La rapidité des échanges : accélération ou déconnexion ?
Jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons échangé aussi vite. Emails, messageries instantanées, visio-conférences : tout semble être conçu pour réduire les délais de transmission de l’information. Pourtant, cette accélération s’accompagne d’une triste ironie : la qualité de nos échanges s’effrite.
La communication, essentielle dans nos vies personnelles et professionnelles, semble avoir perdu de sa profondeur. Nous avons oublié les bases, ces trois piliers qui rendent une conversation réellement efficace : la communication verbale, non verbale et paraverbale.
Les trois piliers de la communication : un équilibre fragile
Une communication de qualité repose sur ces trois piliers fondamentaux :
1️⃣ Le verbal, c’est-à-dire les mots que nous choisissons et la manière dont nous structurons nos messages.
2️⃣ Le non verbal, soit les gestes, les expressions du visage, la posture et tout ce que notre corps communique sans un mot.
3️⃣ Le paraverbal, qui englobe le ton, le rythme et l’intonation de notre voix, autant d’éléments qui transmettent émotions et intentions.
Ces trois éléments travaillent ensemble pour permettre une compréhension complète et nuancée. Pourtant, dans un monde où la communication se digitalise à grande vitesse, deux de ces piliers – le non verbal et le paraverbal – disparaissent presque entièrement.
Une communication digitale à sens unique
Lorsque nous communiquons par écrit, que ce soit par email ou via des applications de messagerie, seul le pilier verbal reste actif. Or, les mots, bien qu’essentiels, ne suffisent pas toujours à transmettre une intention ou une émotion. Le ton, le sourire, le regard – ces éléments qui donnent vie à un message – sont absents.
Cette absence amplifie le risque de malentendus. Une remarque qui se voulait humoristique peut être perçue comme un reproche. Un jeu de mots maladroit peut offenser. Et sans le ton ou le langage corporel pour modérer ou expliquer le message, les tensions peuvent vite apparaître.
Dans ce contexte, il devient indispensable de structurer sa communication verbale avec une rigueur et une bienveillance accrues.
Chaque mot doit être choisi avec soin, chaque phrase construite pour éviter l’ambiguïté. Il faut proscrire les jeux de mots douteux, les sous-entendus ou les remarques pouvant être interprétées de manière négative.
Une génération en quête des codes de la communication
Ce manque de structuration dans la communication écrite est particulièrement visible chez les jeunes générations, qui n’ont parfois jamais appris les codes de base des échanges professionnels ou personnels.
Il n’est pas rare, aujourd’hui, de rencontrer des jeunes adultes qui ne savent pas rédiger un courrier, encore moins l’adresser correctement sur une enveloppe ou apposer un timbre. Si ces compétences semblent banales à certains, elles font pourtant partie des fondamentaux de la communication écrite, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle.
Pour ceux qui n’ont pas suivi de cursus axé sur le travail administratif – comme un baccalauréat technologique STMG, par exemple – ces connaissances pratiques sont souvent absentes. Pourtant, savoir structurer un courrier, comprendre les formules de politesse adaptées au contexte ou utiliser un vocabulaire professionnel est essentiel pour se faire comprendre et transmettre un message avec respect et efficacité.
Ce constat soulève une question cruciale : comment ces générations pourront-elles établir des échanges fluides et positifs dans le cadre de leurs futures relations professionnelles si ces bases ne leur ont pas été transmises ?
Réapprendre à écouter et à comprendre pour améliorer notre communication
Au-delà de ces ajustements, il est crucial de réapprendre à écouter. Écouter, c’est bien plus qu’entendre des mots. C’est chercher à comprendre ce que l’autre exprime, au-delà de son discours, et reconnaître son intention. Mais comment écouter pleinement lorsque les échanges se réduisent à des notifications ou des réponses rapides, afin d'améliorer notre communication ?
Nous devons redonner du sens à nos interactions.
Que ce soit dans un cadre personnel ou professionnel, communiquer, c’est avant tout construire une relation. Cela exige une attention sincère, un respect de l’autre et une volonté de comprendre, même lorsque le support utilisé limite les possibilités d’expression.
Cultiver la communication bienveillante dans l’entreprise
Dans un environnement professionnel, les tensions générées par une mauvaise communication ne sont pas rares. Entre collègues, les incompréhensions peuvent ralentir des projets. Avec des clients, elles peuvent altérer la relation et nuire à l’image de l’entreprise.
C’est pour répondre à ces défis que EFFICIENCE Conseils et Solutions a conçu ses formations. Elles ont pour objectif d’aider les équipes à retrouver ces bases indispensables de la communication : réapprendre à écouter, structurer leur discours avec clarté et cultiver une bienveillance qui transparaît dans chaque échange, qu’il soit verbal ou écrit.
Car au final, bien communiquer, ce n’est pas seulement transmettre une information. C’est offrir à l’autre un espace de dialogue respectueux et sincère. Et dans un monde où tout va vite, prendre ce temps, c’est aussi un acte de résistance.
Un monde meilleur grâce à une communication retrouvée ?
Finalement, si chacun prenait le temps de réapprendre à communiquer avec profondeur, le monde ne s’en porterait-il pas mieux ? Les tensions sociales, diplomatiques, ou même familiales, ne pourraient-elles pas être apaisées ?
En cultivant l’écoute, la bienveillance et la clarté dans nos échanges, nous pourrions non seulement améliorer nos relations personnelles et professionnelles, mais aussi contribuer à un monde où le respect de l’autre et la compréhension mutuelle deviennent des priorités.
Un idéal peut-être, mais un idéal à portée de mots.
